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Bienvenue à Arras!

4 janvier 2008

Vous trouverez dans cette rubrique des aides

Vous trouverez dans cette rubrique des aides grammaticales, mais aussi lexicales, en présentation powerpoint et en format PDF, que vous pourrez ainsi imprimer ou sauvegarder si vous en ressentez le besoin.

AIDE_GRAMMATICALE  (conjugaison : présent, imparfait et passé composé)          

 

Les_types_de_phrases (présentation powerpoint)                                 Les_types_de_phrases (PDF)

LES_ARTICLES (présentation powerpoint)                                            LES_ARTICLES (PDF)

Exprimer_son_opinion_personnelle (présentation powerpoint)                   Exprimer_son_opinion_personnelle (PDF)

En_ville

A_la_maison

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17 novembre 2007

Voici un tableau de vocabulaire qui vous aidera à

Voici un tableau de vocabulaire qui vous aidera à mieux comprendre ce que vous lirez sur Arras, et qui vous sera aussi utile pour votre journal de bord.

UN_PETIT_TOUR_A_ARRAS_voc

Tout d'abord, testez vos connaissances sur cette belle ville d'Arras :

qcm_arras

Passons maintenant à quelques activités...

Activité 1 : Les brochures et documents touristiques

- Allez sur le site de l'office du tourisme d'Arras et dans la rubrique "Informations pratiques", cliquez sur "Documentations touristiques", puis "Téléchargez la documentation". Téléchargez alors en PDF le guide pratique 2007/2008.

- Observez attentivement les documents pages 4 (présentation), 6 (le Jardin des Boves, encadré violet), 8 (les différentes visites), 16 (la carrière Wellington) et 32 (les musées). Essayez de les identifier : quelles remarques peut-on faire sur la structure de ces documents? qui produit ces documents? à l'attention de qui? dans quel but?

- Observez de nouveau ces documents (pages 4, 6, 8, 16 et 32). Observez l'agencement des textes, des photos, des dessins sur chacun d'entre eux. Essayez de tirer les caractéristiques de présentation de ce type de documents.

Vous voilà prêts à comprendre les documents et brocures touristiques ! Continuons un peu à travailler sur le guide de voyage !

Activité 2 : Les deux font la paire

Les guides de voyages usent et abusent de la qualification. Certains termes traditionnellement accolés forment des sortes d'expressions toutes faites. Essayez de retrouver des assemblages que l'on trouve couramment dans le discours touristique; pour cela, associez un terme de la colonne de gauche à la colonne de droite :

voc_tourisme

Connaissez-vous d'autres assemblages de ce types, couramment utilisés dans le discours touristique ou dans d'autres types de discours? Si vous n'en connaissez aucun, amusez-vous à en inventer.

Activité 3 : Réécrivez le texte suivant en utilisant un style moins emphatique

"Deux magnifiques places prédominent au coeur d'Arras : la Grand' Place et la Place des Héros... Elles représentent 17000 mètres carrés de pavés historiques. Elles furent conçues à l'origine pour accueillir de grands marchés et furent le centre principal de l'activité marchande dès le XIème siècle. Ces places, uniques en leur genre, sont issues du style baroque-Flamand; en témoignent les 155 façades de maisons qui les habillent ainsi que les 345 colonnes de grès qui les entourent. Les maisons qui cernent la Grand'Place abritaient jadis les riches grainetiers et datent pour le plupart des XVIIème et XVIIIème siècles. Si elles furent en grande partie démolies au cours de la première guerre mondiale, elles furent reconstruites, pierre par pierre, après 1918 dans une apparence que l'on imagine fidèle à ce qu'elles furent auparavant, même si elles étaient jadis en bois et non en pierre et en brique. Leurs façades, quant à elles, présentent nombre d'enseignes sculptées telles des cloches, heaumes, germes de blé et autres chaudrons... En 1790 eut lieu sur la Grand'Place d'Arras la fête de la fédération qui anticipa la grande manifestation parisienne que la France connut ensuite. La Place des Héros (anciennement Petite Place) présente des caractéristiques communes avec le style que l'on retrouve en Europe du nord (Pays-Bas, Belgique, Allemagne). Les deux places sont reliées entre elles par la rue de la Taillerie qui fut l'emplacement de la halle aux draps (taillerie signifie mesurage). Le sous-sol de ces places s'étalent lui sur deux ou trois niveaux de caves qui relient les Boves."

Activité 4 : A vous maintenant !

Par deux (vous communiquerez le nom de votre binôme aux deux profs dans le mail d'envoi de l'activité), choisissez un support (guide, brochures, photos d'Arras, que vous trouverez sur Internet, ou sur le site de l'office du tourisme d'Arras), et en utilisant les procédés repérés précédemment, imaginez un document destiné soit à informer, soit à séduire, en essayant d'exposer les atouts touristiques d'Arras.

Vous savez tout maintenant des documents touristiques. Il vous reste à vous familiariser avec les différents lieux de la ville. Pour cela, regardez ça :

En_ville

Activité 5 : La ville

Plusieurs activités sont à faire en ligne; alors cliquez vite sur ces liens :

ville1

ville2

ville3

Et voilà, maintenant vous pouvez comprendre tout ce que vous dira le guide touristique et même vous baladez dans les rues d'Arras sans problème, vous pourrez demander votre chemin!

A présent, rendez-vous sur la page "Bienvenue chez nous", pour en apprendre encore plus sur Arras, ses coutumes et traditions, sa culture, son folklore ...

17 novembre 2007

Afin de faire les diverses activités proposées,

Afin de faire les diverses activités proposées, allez faire un tour sur le site de l'office du tourisme d'Arras :

http://www.ot-arras.fr

http://www.guide-nord-pas-calais.com/vivre_a_arras.htm

5 novembre 2007

Description

Après ce séjour à Arras, et une fois de retour chez vous, vous écrirez - en français bien sûr - et mettrez en ligne sur le blog un journal de bord qui retracera votre expérience et découverte de l'Artois. Vous pourrez évidemment y mettre vos réactions, vos sentiments, ce que vous avez pensé de votre séjour dans le nord de la France.

Ce journal de bord sera une sorte de témoignage, de "carte postale", alors vite, à vos claviers!

5 novembre 2007

Description

Dans cette partie du blog, vous trouverez encore quelques outils linguistiques, mais aussi des informations sur la culture, les traditions et sur la vie quotidienne en Artois, et plein d'autres choses pour vous aider à préparer votre séjour dans une famille arrageoise.

Avant de boucler vos valises, n'oubliez pas ...

...de prendre un adaptateur : les prises au Royaume-Uni ont trois pôles; en France elles n'en ont que deux.

150px_C_plug       

classic_EUadapter

une prise française

                                                                                              un adaptateur

... de régler vos montres :  quand il est midi chez vous, il est déjà 13h en France. Et oui, on ajoute une heure!

Pour vous aider à mieux communiquer avec la famille, allez voir ceci :

Exprimer_son_opinion_personnelle

Et pour savoir quoi faire dans la maison, regardez ceci :

A_la_maison

Passons maintenant à quelques informations culturelles...

Ancienne capitale de l'Artois, sur la Scarpe, Arras possède l'un des plus beaux ensembles architecturaux de toute l'Europe, dont le style assure la transition entre le gothique flamboyant et la Renaissance. L'hôtel de ville (XVIes.), surmonté d'un beffroi ajouré (1463-1554), et les maisons à arcades de la Grand-Place et de la place des Héros, décorées de vieilles enseignes et sommées de pignons à redents, forment un cadre grandiose, qui fut restauré après la Première Guerre mondiale. Arras, qui fut, à la fin du Moyen Âge, la capitale de la tapisserie de lice (les tapisseries anciennes, de toutes provenances, sont encore nommées arras par les Anglais et arazzi par les Italiens) est aujourd'hui un centre administratif, commercial et industriel (textile, constructions mécaniques, produits agroalimentaires).

Goût du passé, de la tradition, de la discrétion, tels sont les traits majeurs d'Arras.

La ville n'en est pas moins, depuis une vingtaine d'années résolument moderne. Elle s'est peu à peu tournée vers le secteur de l'entreprise.
Tardivement, ce qui lui permit de préserver un cadre de vie exceptionnel car elle ne fut pas enlaidie par l'industrie lourde du XIXe siècle.
Sont accueillies aujourd'hui dans de vastes zones industrielles arborées, des entreprises agro-alimentaires ou de technologie de pointe.
Un positionnement géographique idéal, au carrefour de l'Europe (6 capitales européennes à moins de 300 km), une accessibilité remarquable (autoroute, liaisons ferroviaires, aéroport de Lesquin à moins de 30 mn), un patrimoine culturel et historique riche attire un nombre grandissant de touristes français et étrangers.

Cuisine des jours et merveilles de gueule

Oh certes, il n'y a pas de spécificité fort marquée dans la cuisine du Nord-Pas-de-Calais mais elle est dessinée par deux grandes influences. L'influence flamande au nord-est et l'influence picarde elle-même sous l'influence normande à l'ouest et au sud. Allez, grosso modo, la bière au nord et le beurre au sud. Mais la cuisine du Nord-Pas-de-Calais est plus qu'ailleurs marquée par la géographie, c'est sûr, par l'Histoire surtout.

- Par la géographie d'abord. Il y a incontestablement une cuisine de la mer et une cuisine des champs. Mais quand même avec quatre bases incontournables : le hareng, le lapin, les patates et la bière.
- Par l'Histoire ensuite. De l'occupation espagnole, les Flandres françaises ont hérité de la cannelle en plus de certaines filles aux yeux noirs. Les Anglais ont laissé aux bourgeois leurs chemises à Calais mais aussi le Welsh rarebit et le Christmas pudding. Les Polonais sont arrivés à Lens avec dans la poche gauche leur missel et dans la poche droite la recette de la choucroute de Varsovie. Et la laborieuse classe ouvrière maghrébine du Nord a fait accepter ici comme ailleurs les merguez et les tajines. Mais dans les temps de paix, la cuisine vaut Bourgogne et Lyonnais. Allez vite goûter la carbonade et le lapin aux pruneaux. Goûtez-moi ce boudin à la cannelle ou cette soupe à l'oseille. Et voilà le pot-au-feu du dimanche, qu'on appelle bouillon dans les Flandres et hochepot ailleurs. Et là-bas, dans chaque port, sinon une femme, du moins une soupe différente. Ah, le waterzooï, cette bouillabaisse qui parle ch'ti un jour et flamand le lendemain.

Et ce n'est pas tout. Parce que dans le Nord, juste après la poire, il y a tous les fromages. Le fromage de Bergues qu'on ne fait plus que dans les fermes et le Vieux Lille. Et n'oublions pas le fromage des moines trappistes, les boulettes rouges d'Avesnes, les boulettes fraîches de Cambrai et les boulettes si affinées de la Thiérache. Et le fromage appelé aussi Hollande parce qu'il est fait à Lille et que les bataves l'ont copié.

Et maintenant, prenez le Michelin (distingué concurrent du GDR) et additionnez les étoiles. Après Paris, c'est - eh oui... - le Nord-Pas-de-Calais qui en possède le plus. Un vrai firmament.

Bières et autres boissons

- La bière est au Nordiste ce que le vin est aux papes. Sacrée. Il y a cent ans, il restait encore une brasserie par village ou une brasserie par quartier. Aujourd'hui, il y a une brasserie pas même par canton mais par arrondissement. Dieu merci, il reste encore ici et là quelques artisans brasseurs ayant chacun sa méthode, son mélange, son secret, et qui sortent des bières singulières et encore inimitables. Dans le Nord, depuis les premiers brasseurs qui tournaient le fourquet dans la cervoise jusqu'aux derniers artisans maîtres brasseurs d'aujourd'hui, en passant par les moines brasseurs du haut Moyen Âge et par Jean sans Terre, le bourguignon flamand, grand défenseur du houblon, les hommes de l'art ont toujours défendu ceci qu'il fallait cinq choses pour qu'une bière du Nord soit réussie. De la bonne orge (l'utilisation d'autres céréales frôle, selon les puristes, l'hérésie), des cônes de houblon choisis et dosés à la pincée près, pour que l'amertume soit sans tristesse, de l'eau qui n'a connu ni les poissons ni le robinet, et une levure sélectionnée, génération après génération, comme un jardinier sélectionne une rose. Et on a encore tout ça dans le Nord. Et ça donne des bières sublimes qui ont des idées et qui les gardent. Des catholiques comme l'Angélus ou la Saint-Landelin, des laïques comme la Sans-Culotte ou la bière du Démon (12o). Là, c'est la brume assurée même les jours de grand vent. Ou des plus joueuses ou des plus ludiques comme la Choulette (du nom d'un jeu de crosse) ou la Triboulette (du nom d'un jeu de quilles).
- Le genièvre : c'est la goutte d'ici. À boire avec modération. Alcool de céréales (orge, blé, seigle, avoine) fermenté puis distillé dans un alambic garni de graines de genévrier. Les plus connus sont faits à Loos et à Wambrechies.

Langues, dialectes et accents régionaux

À l'origine, deux langues, le goth et le latin, qui ont donné d'un côté le flamand et de l'autre le français, le picard et le wallon. Et maintenant, vingt variations dans les dialectes et au moins cent accents différents. Bref, le flahute et le ch'timi. Si la langue disparaît, l'accent reste. Dunkerque d'abord. Une espèce de titi chantant qui mange les « r » et sent le port. Et à partir d'Armentières, voilà le ch'timi. Ou plutôt les ch'timis. Et mille accents encore. Il y a les accents de Cambrai, et celui de Douai où les magistrats ont des intonations de mineurs. Celui de Lens où l'on joue si bien au « fote-balle » et où hélas les mineurs de moins de dix-huit ans n'ont plus l'accent des mineurs de plus de soixante ans. Et l'accent des gars du Hainaut qui parlent rouchi avec l'accent bien sûr. Et l'accent de Boulogne qui dit si bien la marée, et celui de Calais paradoxalement moins bourgeois que celui d'Arras. Et l'accent de « Beteune » à Béthune.

Lexique

- Bourle : jeu qu'on pratiquait dans l'arrière-salle des estaminets et qui consistait à lancer des plateaux de bois sur la terre battue.
- Boves : souterrains ou caves taillés dans la roche calcaire.
- Carbonade : bœuf aux oignons mijotant dans la bière.
- Chicon : légume du Nord, qui, quand il émigre, s'appelle l'endive.
- Ch'timis : les gens du Nord et du Pas-de-Calais. Diminutif d'origine picarde. Ce mot est né dans les tranchées de 14-18.
- Courée : ruelle en cul-de-sac où s'alignent ou s'alignaient les maisons de brique à l'identique des ouvrières et des ouvriers du textile.
- Estaminet : le mot le plus convivial du Nord. Bistrot de là-bas (voir la rubrique ci-dessous).
- Faluche : pain tendre, plat et blanc, presque cuit.
- Moëres : terrains gagnés sur les marais par tout un système de moulins et de canaux et le tout endigué.
- Pannes : tuiles rouges flamandes.
- Terril : en pays minier, montagne de scories après triage du charbon.
- Wassingue (quelquefois loque) : serpillière.
- Waterzoï : bouillabaisse qui parle flamand avec des poissons de mer et picard avec les poissons d'eau douce.

Le patois du Nord

La Communauté Française de Belgique a reconnu officiellement le picard comme langue régionale à part entière, aux côtés du wallon, du gaumais (lorrain), du champenois et du francique (décret de 1990).

Il n'en va pas de même de l'État français qui n'a pas encore franchi ce pas (conformément à sa politique d'unité linguistique, qui ne reconnaît que la langue officielle sur le territoire national), bien que certains rapports aient reconnu le picard comme une langue séparée du français.

Voici à ce sujet un extrait du rapport du Professeur Bernard Cerquiglini, directeur de l'Institut national de la langue française (branche du CNRS) au Ministre français de l'Éducation nationale, de la recherche et de la technologie ainsi qu'à la Ministre française de la culture et de la communication sur les langues de la France (avril 1999) :

L'écart n'a cessé de se creuser entre le français et les variétés de la langue d'oïl, que l'on ne saurait considérer aujourd'hui comme des « dialectes du français » ; franc-comtois, wallon, picard, normand, gallo, poitevin-saintongeais, bourguignon-morvandiau, lorrain doivent être retenus parmi les langues régionales de la France ; on les qualifiera dès lors de « langues d'oïl », en les rangeant dans la liste [des langues régionales de la France].
Le picard bénéficie néanmoins, comme toutes les autres langues de France, des actions menées par la Délégation Générale à la Langue Française et aux Langues de France du Ministère de la Culture.
Origine et variation dialectale
Le picard fait partie des langues d'oïl (comme le français) et appartient à la famille des langues gallo-romanes. Il s'agit d'un ensemble de variétés utilisées à l'écrit (scriptae) dans le Nord de la France dès avant l'an 1000 (le Sud de la France utilisait alors plutôt les langues d'oc, ou occitan). C'est d'ailleurs souvent aux langues d'oïl que l'on fait référence lorsque l'on parle d'ancien français.

Le picard est phonétiquement assez bien différencié des langues d'oïl centrales, qui donneront naissance au français ; parmi les traits les plus remarquables, on peut noter une évolution moins marquée en picard des phénomènes de palatalisation, qui frappent dans les langues d'oïl /k/ ou /g/ devant /y/ (son initial de yacht), /i/ et /e/ toniques, ainsi que devant /a/ et /ɔ/ (/o/ ouvert de porte) toniques pour l'ancien français central mais pas le picard :

picard keval ~ ancien français cheval (prononcé tcheval), de *kábal (latin vulgaire cáballus) : maintien du /k/ originel en picard devant /a/ et /ɔ/ toniques ;
picard gambe ~ ancien français jambe (prononcé djambe), de *gámbe (latin vulgaire gámba) : absence de palatalisation de /g/ en picard devant /a/ et /ɔ/ toniques ;
picard kief ~ ancien français chef, de *káf (latin cáput) : palatalisation moins importante du /k/ en picard ;
picard cherf (prononcé tcherf) ~ ancien français cerf (prononcé tserf), de *kárf (latin cérvus) : palatalisation simple en picard, palatalisation puis assibilation en ancien français.
On peut résumer ces effets de palatalisation ainsi :

/k/ + /y/, /i/ ou /e/ (toniques) : picard /ʧ/ (prononcé tch et noté par ch) ~ ancien français /ts/ (noté par c) ;
/k/ et /g/ + /a/ ou /ɔ/ toniques : picard /k/ et /g/ ~ ancien français /ʧ/ (noté ch) et /ʤ/ (prononcé dj comme dans djebel et noté par j).
Ainsi, l'on en arrive à des oppositions frappantes, telles que picard cachier (prononcé catchier) ~ ancien français chacier (prononcé tchatsier, lequel deviendra plus tard chasser, forme du français moderne).

Du fait de la proximité du Nord et de la région parisienne, le français, c'est-à-dire principalement l'ensemble de langues parlées autour de Paris, influencèrent beaucoup le picard. De cette proximité entre le picard et le français vient d'ailleurs la difficulté à le reconnaître comme une langue à part plutôt que comme « une déformation du Français », comme on le pense souvent.

Le picard se manifeste comme un ensemble de variétés, extrêmement proches cependant. Un énumération précise reste difficile en l'absence d'études spécifiques sur la variation dialectale, mais on peut probablement distinguer provisoirement les principales variétés suivantes : Amiénois, Vimeu-Ponthieu, Vermandois, Thiérache, Beauvaisis, « chtimi » (Bassin Minier, Lille), variétés circum-lilloises (Roubaix, Tourcoing, Mouscron, Comines), « rouchi » (Valenciennois) et Tournaisis, Borain, Artésien rural, Boulonnais. Ces variétés se définissent par des traits phonétiques, morphologiques ou lexicaux spécifiques, et parfois par une tradition littéraire particulière.
différences picard du sud/du nord
On peut en gros voir deux grandes régions où sont parlées les 2 variétés de picard les plus connues: le nord-pas-de-calais avec son bassin minier, et la Somme, plus précisément dans l'Amiénois. On remarque surtout plusieurs différences régulières et frappantes entre les deux types de parlers, ainsi :

Oé/O: Sud: J'étoé; Nord: J'éto (J'étais)
Ieu/Ieau: Sud: Catieu; Nord: Catieau (Château)
Tch/K: Sud: Tchien; Nord: Kien (Chien)
O/A: Sud: Co; Nord: Ca (chat)
Oin/On: Sud: Boin; Nord: Bon (Bon)
Quelques mots et expressions
De nombreux mots patois sont très proches du français mais un grand nombre de mots lui sont totalement spécifiques, principalement des mots du jargon minier.

Voici quelques expressions typiques du Nord :

Mi à quatre heures, j'archine eune bonne tartine.
Moi à quatre heures, je mange une bonne tartine.
Quind un Ch'ti mi i'est'à l'agonie, savez vous bin che qui li rind la vie ? I bot un d'mi. (Les Capenoules)
Quand un Nordiste est à l'agonie, savez-vous ce qui lui rend la vie ? Il boit une bière.
Chuque : sucre, bonbon
Pindant l'briquet un galibot composot, assis sur un bos,
L'air d'eune musique qu'i sifflotot
Ch'étot tellemint bin fabriqué, qu'les mineurs lâchant leurs briquets
Comminssotent à's'mette à'l'danser (Edmond Tanière - La polka du mineur)
Pendant le casse-croûte un jeune mineur composa, assis sur un bout de bois
L'air d'une musique qu'il sifflota
C'était tellement bien fait que les mineurs lâchant leurs casse-croûte
Commencèrent à le danser.
Brayou : pleurnichard
I'n'faut pas qu'ches glaines is cantent pus fort que'ch'co.
Il ne faut pas que les poules chantent plus fort que le coq. (remarque : cette maxime ne parle pas vraiment des gallinacés, poules et coq étant mis ici pour parler des femmes et des hommes)
Moqueu d'gins : railleur, persifleur (qui se moque des gens)
Ramaseu d'sous: personne âpre au gain
S'empierger : Se prendre les pieds dans quelque chose
L'usage du picard
Le picard n'est pas enseigné à l'école (en-dehors de quelques initiatives ponctuelles et isolées) et n'est parlé qu'entre amis ou en famille. Il fait néanmoins l'objet d'études et de recherches dans les Universités de Lille et d'Amiens. Le déplacement des personnes étant de nos jours bien différent de ce qu'il était autrefois, les différentes variétés du picard tendent à s'uniformiser. Dans sa pratique quotidienne, le picard tend à perdre de son identité en se confondant avec le français régional. D'ailleurs, de nos jours, si la plupart des Nordistes peuvent comprendre le picard, de moins en moins sont capables de le parler et ceux pour qui le picard est la langue maternelle sont de plus en plus rares.

Cependant, le picard est loin d'être mort et constitue un élément encore important et vivant de la vie quotidienne et du folklore de cette région
Le picard à l'écrit
Le picard est maintenant avant tout une langue exclusivement parlée. Ce n'a pas été le cas à l'origine : la période médiévale puis celle correspondant au moyen français, en effet, sont riches de textes littéraires en picard ; celui-ci, cependant, n'a pas su s'imposer face à la langue littéraire interrégionale qu'était devenu le français et s'est peu à peu réduit au statut de « langue régionale ».

On trouve une littérature picarde récente qui date surtout des deux derniers siècles, qui ont vu naître partout en France les affirmations identitaires régionales en réponse au modèle républicain centralisé issu de la Révolution. Aussi le picard écrit n'est-il que la retranscription de l'oral. Pour cette raison, on trouve souvent plusieurs orthographes (de la même manière que pour le français avant que celui-ci ne soit normalisé). L'une des orthographes s'inspire directement des mots français. Elle est sans doute la plus simple à comprendre mais elle est aussi sans doute à l'origine de l'idée selon laquelle le picard n'est qu'une déformation du français. Diverses réflexions orthographiques ont été menées depuis les années 1960 pour pallier cet inconvénient, et donner au picard une identité visuelle distincte du français. Il existe actuellement un certain consensus, au moins parmi les universitaires, autour de la graphie dite Feller-Carton (adaptation au picard, par le professeur Fernand Carton, de l'orthographe du wallon mise au point par Jules Feller).

Abrandoule : mal dégourdi
Acater : acheter. «acate à mi, t’iras au Paradis !»
Acoufter : recouvrir : terme minier
Agache : pie
Agosil : imbécile (à rapprocher de l’espagnol: alguazil)
Alambique : cafetière
Alloter ou hochenner : secouer, balancer
Amiteux : qui a de l’amitié
Angouche :douleur
Arquinquer : redresser, revigorer
Assir : asseoir (assit’ : à rapprocher de l’anglais: to sit)
Attarger : retarder (certains estaminets s’appelaient « la Targette »)
Bager : embrasser
Bardalée : dîner de baptême
Barrou : berline vide (terme minier, à rapprocher de l’anglais :barrow)
Bénache : content (littéralement ; bien aise)
Bistoule : mélange de café de sucre et d’alcool
Bouque : bouche «ferme et’ bouque, tin nez i va querre ed’ dins» (à rapprocher du latin bucca)
Brader (ou brichoder) : gâcher.
Braire : pleurer « …qui d’pis tros quart d’heure ,n’faijot que d’braire » (L’Petit Quinquin)
Briquet : désigne la pause au fond de la mine et par extension le casse-croûte du mineur (à rapprocher de l’anglais :break)
Buquer : frapper
Cacher : chercher ( l’ cache à loques)
Caracole : escargot (à rapprocher de l’espagnol: caracoles)
Caielle : une chaise
Chuc : sucre .«du chuc à gogo,si t’es sache et qu’té fais dodo » - L’petit Quinquin. (à rapprocher de l’anglais: sugar)
Débouliquer : Réduire en purée
S’débouser : se désoler
Dégoter : surpasser «et in n’ pourra jamais dégoter les gars du Nord…»
Dénorter : faire changer d’avis
Dépioter : Enlever la peau du lapin
Dringuelle : pourboire (à rapprocher de la langue germanique : drink: boire et gelt: argent)
Ducasse : fête du village (à rapprocher de dédicace)
Eberzier : réduire en miettes
Escoupe : pelle de mineur (à rapprocher de l’anglais : a scoop)
Fermer el Quinquet : éteindre la Lampe
Fouan : taupe (à rapprocher de fouir : bêcher)
Gaïolle : cage (à rapprocher de l’anglais gaol :prison ,ou du goal dans sa cage en football)
Galibot : jeune ouvrier mineur (12 ans en 1900 !)
Harnaiquer : habiller (à rapprocher du harnais du cheval)
Huche : porte (à rapprocher de l’huis en vieux français)
Indever ou dintier : faire enrager
Langreux : malingre
Leu : loup (à rapprocher de lieux-dits :canteleu, l’leu pindu ..)
Loque : chiffon ou vieil habit
Losse : paresseux (à rapprocher de l’allemand : die loss :pou) on dit: fainéant comme un pou
Maguette : chèvre (à rapprocher de l’anglais :goat)
Manicraque : n’importe quel objet qui se tourne à la main (crin-crin, moulin à café..)
Maronne : pantalon, culotte
Mier : manger (voir : les miettes)
Mitan : moitié
Mouque : mouche (à rapprocher du latin : musca)
Mucher : cacher (à rapprocher des souterrains appelés muches)
Naqu’ cieux : (ou glou-bec) difficile au repas
Ouvrer : travailler
Païelle : poêle (à rapprocher de l’espagnol : paëlla)
Pichon : poisson
Pluquer : manger sans appétit (à rapprocher de l’anglais : to pluck)
Pourcheau : cochon «In n’ nourrit point un pourcheau à l’ieau claire»
Querpion : trottoir (à rapprocher de l’anglais : kerb)
Ramintuver : remettre en mémoire
Ramon : balai (des ramons d’boule : faits avec des rameaux de bouleau)
Raviser : regarder (ou arwettier à Lille ou Valenciennes, ou arguetter à Boulogne)
Rimée : gelée blanche (à rapprocher de l’anglais: to rime)
Sauret : hareng saur
Séquoi : chose quelconque ( on ne sait quoi)
Séquir (ou réchuer ) : sécher
Souglou : hoquet
Torgnole (ou tatoule ) : gifle
Timpe : de bonne heure (à rapprocher du latin: tempore)
Toudis : toujours ( à rapprocher du latin :dies :jour) Lundi : jour de la lune
Vaque : vache ( à rapprocher du latin :vacca)
Wassingue : serpillière (à rapprocher de l'anglais : washing
Sinliche : Produit nettoyant qu'on utilise avec la wassingue - vient d une marque de savon qui a eu cours apres la guerre, qui s'appelait SUNLIGHT. Qu'est-ce qu'on lave avec la wassingue et le sinliche, c'est "l'a-terre"... le sol !
Zièpe : savon mou « ch’l’ape à zièpe :mât de cocagne » (à rapprocher du néerlandais :ziep :savon)
 

Et voilà, maintenant vous savez tout des traditions du Nord-Pas-de-Calais, et donc d'Arras; vous pourrez même parler patois si l'envie vous en prend !

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5 novembre 2007

Description

images_10_Dans cette rubrique, vous trouverez des renseignements touristiques sur Arras, des photos, etc, ainsi que des outils lexicaux et grammaticaux, et des activités pour tester vos connaissances sur le chef-lieu du Pas-de-Calais.

5 novembre 2007

Bienvenue sur ce blog!

imagesCe blog vous est dédié à vous, élèves du Suffolk College, afin de vous aider à préparer le mieux possible votre venue dans le nord de la France. En effet, dans le cadre du jumelage qui unit Ipswich et Arras depuis septembre 1993 (et qui a été reconduit en 2004), vous ferez partie d'un échange scolaire. Vous vivrez alors pendant une semaine chez une famille arrageoise, et vous découvrirez, un peu plus chaque jour, cette superbe ville qu'est Arras. Mais pour cela, vous devez vous préparez; vous trouverez alors trois rubriques, qui vous apporteront tout ce dont vous avez besoin pour profiter au maximum de votre séjour en Artois.

Il y a trois rubriques : "Un petit tour à Arras", "Bienvenue chez nous" et "Journal de bord". Dans la première de ces rubriques, vous trouverez des informations touristiques sur Arras, des photos, ainsi que des activités permettant de tester vos connaissances (certaines activités seront d'ailleurs à faire en ligne; d'autres devront être renvoyées par mail à votre professeur titulaire ainsi qu'à votre professeur-tuteur). Dans la rubrique "Bienvenue chez nous", il y aura des conseils et plein d'informations sur la culture et les traditions en Artois, ainsi que quelques activités. Enfin, le "Journal de bord" devra être rédigé en français et mis en line dès votre retour à Ipswich; vous y raconterez votre expérience, vos découvertes, vous donnerez votre opinion, etc... Par ailleurs une quatrième rubrique sera ajoutée, sous le titre d'"Aides grammaticales", dans laquelle vous trouverez des leçons de grammaire en format powerpoint et PDF (que vous pourrez ainsi imprimer).

Alors, maintenant c'est à vous ! Bonne préparation à votre séjour chez nous !

Avant toute chose ...

Vous allez être accueillis par une famille arrageoise pendant tout le long de votre séjour en terre d'Artois. Vous venez de recevoir par votre professeur titulaire l'adresse postale ainsi que l'adresse mél de cette famille. Envoyez-leur un courriel afin de vous présenter, et de lier le contact avec eux; vous parlerez donc de vous, de votre famille, de ce que vous aimez, ce que vous détestez, de vos passe-temps, etc... Vous pourrez aussi joindre une photo de vous ! Ils vous répondront sans aucun doute !

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Bienvenue à Arras!
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